02 novembre 2005


L'habitat y est de deux types : humain, avec les grandes fermes à cours ouverte, aux toits d'ardoises gris-bleu, parfois teintés de plaques de métal qui recouvrent des hangars contemporains destinés aux animaux... Et animal, précisément, l'ensemble du paysage est un immense habitat, multiple, qui regorge d'une faune insoupçonnée, ignorée souvent. Dans cet habitat sauvage, les vaches (les biques) ont une place de choix : elles occupent l'ensemble des pâtures, qui leur sont quasiment exclusivement réservées, et où elles trouvent tout le confort nécessaire : les hautes haies pour s'abriter du vent, de la pluie ou l'été du soleil, les fosses (les mares) pour s'abreuver, et bien sûr la bonne herbe, ray grass généralement, dont on fait le foin d'hiver, celui qui chauffoure aux orages d'été, et qui craquèle dans les greniers, devenu repère de souris. Celui que des générations ont ramassé, amassé, pour que vive l'homme et la terre, en gestes immuables chaque ponctués par le passage final du grand rateau de bois pour racler les derniers brins, et dont l'usage était réservé aux grand-pères, qui ne s'arrêtaient qu'avec la mort.

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