19 septembre 2005

1618



Avesnes, rue Cambrésienne.

[1618 : mort à Bruxelles de Philippe-Guillaume, prince d'Orange, premier fils de Guillaume de Nassau, dit Le Taciturne, et d'Anne d'Egmont.]

09 septembre 2005

Le ciel bas


Pas besoin que la terre soit basse pour connaître un ciel bas.
L'Avesnois, dont le point culminant se situe à Anor [225 m. - certains disent Fourmies, au sommet du building de Jennetrois - c'est en tout cas ce que prétendirent, en 1968, les inaugurateurs de ce curieux concurrent moderne des beffrois], est un pays de vallées baignées de ruisseaux et rivières, dont les flancs restent encore peuplés de forêts.

Le chèvrefeuille est un des habitants les plus longilignes des haies du bocage Avesnois.
En cette fin d'été, une population lui rend encore parfois visite : celle des cueilleurs de meurons, de plus en plus rare. Ce serait presque tant mieux, il y en aura plus pour nous.

Les grimpettes


Avec le temps, le réseau de circulation à l'intérieur d'Avesnes fortifiée - perchée sur son roc - s'est développé entre les différents plateaux, longs couloirs de pierre bleue vers la lumière...
C'est chaque fois un plaisir de les parcourir, en montée, en descente.

On y entend parfois [il faut s'y arrêter et respirer lentement] le bruit sourd des armes qui s'entrechoquent, les cris des combattants, écho lointain aux cris des trop rares enfants qui en feraient aujourd'hui leur terrain de jeu favori.

Dans la vieille ville elle-même, les grimpettes désignent les escaliers à l'air libre qui joignent la ville haute et la ville basse [les grands degrés], ou des rues de la ville haute entre-elles [les petits degrés]. Ceux-là sont larges, l'Avesnois y est plus nombreux.

Les remparts


A la fin du XIXè siècle, la plupart des villes du Hainaut du sud ont été démantelées, leurs remparts abattus, comme autant de signes d'une modernité dévoreuse d'espace : à Avesnes, les portes de Mons, de Cambrai et de France furent détruites, il n'en resta que quelques vestiges, encore visibles.
Une partie des remparts a également été conservée. Pour certain rénovés de manière plus que douteuse (à coups de briques sombres et joints au ciment gris : un crime) il y a quelques années, les dernières interventions sont beaucoup plus réfléchies [simplement : réfléchies] et redonnent aux remparts une fonction que nos ancêtres ne soupçonnaient put-être pas : une beauté muette, dressée là comme pour l'éternité, ne craignant plus les coups de boutoir des armées françaises.

Les fortifications d'Avesnes doivent très peu au français Vauban dont les livres d'histoire de nos écoles regorgent faisant fi du "génie" propre des Avesnois. Avesnes présente, bien visible ou enfouie, comme une histoire presque millénaire des différents de fortifications de l'Europe du nord. Superposées, elles attendent quelqu'archéologuqe improbable qui se serait risqué sur les traces de ses prédécesseurs bien méritants.

Elle veille


Elle veille sur Avesnes et l'Avesnois
Construite au XIIè siècle, l'église Saint-Nicolas - par la suite élevée en collégiale - est contruite au nord est de la grand place rectangulaire, disposition caractéristique des grand places des Pays-Bas. Facilement reconnaissable à son beffroi massif flanqué de quatre tourelles, surmonté d'une tour de guet octogonale offrant une vue totalement dégagée à 20 kms à la ronde, elle projette sur Avesnes la silhouette bleue de ses flancs de pierre et ses toits d'ardoise.
En 1477, après la mort de Charles dit Le Téméraire sous les murs de Nancy, Avesnes est assiégée par les troupes de Louis XI et subit de graves dommages. Louis XI s'était promis de prendre Avesnes, désireux à la fois de châtier les villes des Pays d'En-deçà (les Pays-Bas) ralliées au duc, et de les approprier au détriment du successeur légitime de Charles, sa fille Marie de Bourgogne, nièce du même Louix XI.
Profitant de l'affrontement entre Marie de Bourgogne et les villes flamandes désireuses de briser le centralisme imposé par Charles dans les Pays-Bas, Louix XI attaque le Boulonnais et l'Artois en mai 1477, puis les villes du sud du Hainaut. Avesnes subit plusieurs semaines de siège durant l'été 1477, avant de céder malgré les renforts envoyés de Mons par le comte de Hainaut et des quelques centaines de Brabançons présents à Avesnes en vertu des décisions prises par nos Etats Généraux après la mort du Téméraire. La collégiale, très endommagée par le siège et la mise à sac qui s'ensuivit, ne se relèvera que plusieurs décennies plus tard, après que la ville ait subit un grave incendie, accidentel, en 1514.