08 novembre 2005

Saint Roch


Eglise de Ramousies, saint Roch, que l'on invoque contre la peste et les grandes épidémies.
Roch se rend à Rome où sévit la peste, et la contracte en soignant et guérissant de nombreux malades . Il s'isole dans une forêt, est soigné par un ange et nourri par un chien qui lui apporte chaque jour un pain...
Il porte ici la totalité des attributs qui lui sont connus : la barbe, le chapeau, la cape sur une tunique rouge (la couleur de la peste), le bâton et la gourde, des molletières aux jambes, comme il convient au voyageur pélerin. Il découvre sa cuisse pour montrer sa blessure (un bubon pestilentiel, peste oblige) sur laquelle se penche l'ange consolateur et guérisseur. Et enfin le chien ravitailleur.

Saint Nicolas


Eglise de Ramousies, un saint Nicolas en évêque avec à ses pieds le cuveau des enfants.
Du fait de la présence de ce cuveau, je le pense plus tardif, peut-être XXe siècle [?].

Saint Joseph


Eglise de Ramousies, saint Joseph et l'enfant Jésus.

Saint Grégoire


Eglise de Ramousies, saint Grégoire en habit d'évêque.

Saint Eloi


Eglise de Ramousies, saint Eloi, ici avec ses attributs: habit et crosse d'évêque, et l'enclume rappelant la légende selon laquelle il aurait coupé la jambe d'un cheval pour le ferrer plus à son aise, puis l'aurait remise en place...

Saint André


Saint André et ses attributs : le Livre avec lequel il porte la parole divine et la croix de son supplice.

Saint Antoine ermite



Statue de saint Antoine, datée du XVIIe, classée en 1979.
Saint Antoine y est représenté avec ses attributs : le bâton de berger qui lui sert de crosse avec une clochette, le cochon à ses pieds, et le chapelet à gros grains. Sa condition d'ermite est figurée par sa robe de bure.

Les saints polychromes de Ramousies : saint Sulpice



L'église de Ramousies comporte une série de statuettes de saints polychromes, l'une des traditions artistiques de l'Avesnois.
Ici, saint Sulpice, patron de la paroisse de Ramousies.

Pierre bleue


Même dans le crépuscule, la pierre bleue reste bleue...
Ici, le cimetière autour de l'église de Ramousies.

Michel de Namur


La dalle funéraire de Jean (ou Michel ?) de Namur, dont l'inscription est en grande partie effacée.
Elle évoque de façon réaliste la déchéance du tombeau. Un cadavre rongé par les vers tient d'une main une canne et de l'autre un hochet, symboles de la puissance et de la vanité des choses terrestres [Jean Mossay].
Datée du XVIe siècle, classée en 1922.

... inconnu


Eglise de Ramousies, inscription en grande partie effacée.

Maître Jean-François Laurent


Eglise de Ramousies.
ICY BAS REPOSE LE CORPS DE MAITRE JEAN FRANCOIS LAURENT NATIF D'EPPE SAUVAGE CURE DE RAMOUSIES L'ESPACE DE ONZE ANS ET DEUX MOIS QUI APRES AVOIR CONDUIT SES OUAILLES EN VRAY PASTEUR EST DECEDE AU REGRET DE TOUS SES PAROISSIENS LE DOUZE D'AOUST 1776 AGE DE 48 ANS. REQUIESCAT IN PACE.

Jean Arnold Lefebvre


Eglise de Ramousies.
CI GIST MR JEAN ARNOLD LEFEBVRE NATIF DE GLAGEON EN SON TEMPS CHANOINE DE L'EGLISE COLLEGIALE DE ST GERY A VALENCIENNES DECEDE A RAMOUSIES LE 10 JUILLET 1765 AGE DE 63 ANS PIEUX LECTEUR. DITES POUR SON AME UN REQUIESCANT IN PACE.

Marie-Marguerite Franquelin

Toujours à Ramousies (mais pas en gothique, nous sommes après le traité des Pyrénées, je soupçonne que ça soit là la raison) :
ICI REPOSE LE CORPS DE MARIE-MARGUERITE FRANQUELIN NATIF DE CAMBRAY SOEUR DE MR FRANQUELIN CURE DE CE LIEU LAQUELLE EST DECEDEE LE 12 D'AOUST 1736 AGEE DE 58 ANS. PRIEZ DIEU POUR LE REPOS DE SON AME. REQUIESCAT IN PACE.

Occis misérablement par l'ennemi français...


Un don du passé que cette pierre tombale de Jacques Louis, toujours dans l'église de Ramousies, qui nous rappelle, par son inscription, les malheurs que la France faisait peser sur nos ancêtres.

Curieusement, ou plutôt fort heureusement, l'inscription est tenue en bon état et reste parfaitement lisible.
Transcription de l'inscription : ICY REPOUSE LE CORPS DE JACQUES LOUIS AAGEZ DE 60 ANS 33 ANS CLERCQZ DE RAMOSIE OCCIS MISERABLEMENT PAR L'ENNEMIS FRANÇOIS LA VEILLE DE ST SIMON ST JUDE DE L'AN 1630. PRIEZ DIEU POUR SON AME.

Détail de la pierre tombale d'Hiltrud


Détail de la pierre tombale d'Hiltrud.

Hiltrud Herbecq


Et la pierre tombale de l'épouse de Jacques Herbecq, Hiltrud Damanet, morte en 1617.
Transcription de l'inscription en gothique : CHY DEVANT REPOSE LE CORPS HELTRUD DAMANET ESPEUSSE A JACQ HERBERCQ LAQUELLE TRESPASSA LE 15 DE SEPTEMBRE 1617.

Jacques Herbecq, détail


Détail de la pierre tombale de Jacques Herbecq.
le Christ est entouré de saint Jean et de la Vierge, ses pieds reposent sur une tête de mort.

Jacques Herbecq


L'Avesnois est riche aussi de pierres tombales, le sol de la collégiale d'Avesnes en est jonché.
Avec le temps, les inscriptions s'effacent, y compris celles que l'on a essayé de laisser visibles à coup de peinture rouge (!): le visiteur a ainsi l'impression que le défunt a emporté avec lui son épitaphe.
Celles-ci, disposées dans l'entrée de l'église de Ramousies, sont d'autant plus émouvantes que ce sont celles de Jacques (l'une) et Hiltrud (l'autre) Herbecq, toujours unis par la grâce de la pierre bleue.
Classée en 1908.
Transcription de la pierre de Jacques, 1592 : CHY DEVANT REPOSE LE CUEURS JACQUES HERBECQ EAGE DE 47 ANS QUI TRESPASSA LE 15 JOURS DE MARS 1592

02 novembre 2005

Christ en croix


Un Christ calvaire (Christ en croix), conservé dans l'église de Ramousies, daté du XIIIè siècle pour certains (Jean Mossay ?) ou seconde moitié du XVe pour d'autres.
Restauré dans les années 1980, il est classé depuis 1913.

Autre détail du retable de la passion : on comprend mieux le terme de "tailleur d'images", puisqu'il s'agit, pour ces deux retables, si l'on ose dire, de "sculpter des peintures."

Le retable de la passion, détail.

le retable de la passion


Le second retable, moins précieux, mais tout aussi expressif, est divisé en 3 volets et 6 compartiments.
Il représente des scènes de la passion: Déploration, Résurrection du Christ, Mise au tombeau, Montée au Calvaire, Golgotha, Déposition.
Classé en 1896.

le retable de la vie de Saint-Sulpice


Ce retable de la vie de saint Sulpice, un tryptique, était fermé par un tableau de 4 volets représentant la Présentation au temple, l'Adoration des mages, l'Annonciation et la Visitation. Il est aujourd'hui disposé sur l'un des murs intérieurs, à proximité du retable.
Il est daté de 1544, est classé depuis 1910, et a été restauré en 1980.

Les retables de Ramousies


L'église de Ramousies possède deux magnifiques retables en bois sculpté, de la Renaissance (XVIe). Ils sont dus à Jean Le Veau d'Avesnes, tailleur d'images (quel joli mot) de la famille de Croÿ.
Le plus remarquable représente (très mal sur cette photo...) des scènes de la vie de saint Sulpice, patron de la paroisse. Une inscription des armes de la famille de Croÿ y figure (3 écus placés au sommet).
La caisse est gothique, mais le cadre, ses médaillons et ses amours sont de la Renaissance.

lintheau en accolade


Le lintheau de la porte In paradisium.

In paradisium


Les défunts franchissaient cette porte vers leur dernière demeure au son de l'hymne funéraire de la lithurgie catholique : In paraidisum. La porte en a conservé le nom.

Ramousies.

Ramousies.

Le domaine du seigneur aux corbeaux


Hrabnawaldiacas, c'est, étymologiquement, Ramousies, village de l'Avesnois, entre Avesnes et Liessies.
Son église saint Sulpice est du XVIè siècle.

1632



Pierre datée sur l'église de Sains.

En mai 1632, Frédéric-Henri de Nassau, fils de Guillaume, et successeur de son frère Maurice comme Stadhouder des Provinces Unies, invite les provinces catholiques du sud à s'émanciper du joug espagnol en leur promettant "de les conserver et maintenir avec leurs privilèges, franchises et droits, comme encore avec le public exercice de la religion catholique romaine." Avant de reprendre Maastricht aux Espagnols en août de la même année.
Les Etats généraux sont convoqués sous l'égide de l'archiduchesse Isabelle, gouvernante générale des Pays-Bas du sud, désireuse de rallier l'aristocratie sud-néerlandaise sous sa seule aura. Mais elle meurt avant d'avoir pu établir la paix. Les Etats se séparent au début de 1634 : c'était l'une des dernières tentatives de réunification des grands Pays-Bas.
[1632 : naissance à Delft de JanVermeer, dit Vermeer de Delft]

Curieusement (ou par mesure d'économies annuelles ?), l'étoile lumineuse des temps de Noël reste suspendue en façade, été compris.

C'est une hallekerke, de taille moyenne, mais c'en est une.

Sains et Reliques


L'église saint Rémy, à Sains-du-Nord (sains, sanctis : les pélerinages en l'honneur des reliques des saints) date de la fin du XVIème siècle (1557). Elle est située sur le point haut de Sains, comme beaucoup d'églises qui fortifiées ou non, servaient de refuges contre les bandes de pillards, ou des petites troupes de mercenaires venues se payer sur la bête. Qui comme beaucoup d'églises de la vallée de l'Helpe, s'éloignaient des risques de débordement de l'Helpe.

A la Toussaint, le bocage a perdu toutes ses feuilles, sauf les charmes, marquescents, si la froidure toutefois a bien voulu leur en laisser. Ici, alignement de charmes bottés quelques mois auparavant.

Les pieds d'sente, véritable réseau de chemins dans le bocage, menant tous... à la messe [à W., l'un d'eux s'appelle le chemin de messe], mais aussi au village, de ferme en ferme. Seuls, les paysans continuaient de les entretenir.

Le charme dans sa haie.

un frêne


Le fresne (commun), géant du bocage. L'horizon dessine ses silhouettes immenses et amples, comme s'il était muni de tentacules.
Très bien adapté aux sols argilo-limoneux et humides, c'est un habitant idéal de l'Avesnois. A croissance rapide, pouvant atteindre 30 mètres, il supporte bien la taille et croît sans problème à partir d'un simple rejet. Un plaisir ! Une puissance si fragile.

le bocage avesnois


Le saule, comme le charme, est généralement mené en tétard. Plus rarement, en cépée, comme ici. Il révèle, et loin, les endroits les plus humides. Abattre une haie de saule, c'est tout bêtement laisser sur place l'eau que ces saules auraient prise. Lorsque l'on vous dit que le "développement durable" n'a pas attendu les errements (!) de nos contemporains.

La fauche, à la faux jadis, puis encore par la suite pour les plus petites surfaces (on serait surpris aujourd'hui ce voir ces "petites" surfaces...), et à la faucheuse tractée pour les plus grandes (dans ce cas, la quasi totalité du pays !).

On ne s'arrêtait généralement que pour le photographe : la photographie était alors sacralisée.

les foins


Les foins (à l'coupette : grand-père).